Dans le monde de la consommation des objets il est d'usage de les accompagner d'un guide d'utilisation. Ces guides indiquent comment les utiliser et comment les entretenir sous peine de perte de la garantie. Pour une automobile le guide indique quel type de carburant il faut mettre dans le réservoir et quelles huiles pour le moteur ou la boite à vitesse ou le système de freinage. Je viens d'acheter un logiciel de calcul numérique adapté à l'analyse des fréquences vibratoires les guides font plusieurs milliers de pages !
Mais en ce qui concerne notre propre corps nous n'avons rien de semblable. Il faut découvrir par nous mêmes ce qui est bon pour notre santé. Il est vrai que nous recevons des conseils de la part de notre entourage et des pouvoirs publics. Mais ils sont très insuffisants, voire trompeurs.
Il y a des millions d'années, les premiers humanoïdes se nourrissaient de végétaux, d'insectes puis, avec l'apparition des premières armes, des produits de la chasse d'animaux. Ils buvaient l'eau des rivières et des sources. Les instincts les guidaient dans le choix des saveurs et progressivement le savoir diététique a été transmit de génération en génération.
Nous ne saurons jamais combien il y a eu de mort par empoisonnement pour reconnaître les produits toxiques.
Ces savoirs furent transmis de bouche à oreille dans les groupes, puis avec l’apparition de l'écriture ils furent compilés dans des ouvrages. On a retrouvé en chine des manuscrits de plus de 3000 ans d'âge qui indiquent le rôle des saveurs alimentaires dans la conservation de la santé.
Des conseils sont donnés également par l’intermédiaire des textes sacrés des grandes religions.
Plus récemment la médecine occidentale a créé la diététique qui a pour but de définir le rôle des aliments dans le corps et de quantifier les besoins pour équilibrer les repas.
La combinaison de l'acquisition des savoirs ancestraux et modernes permet une approche de plus en plus pertinente pour la rédaction du «mode d'emploi » qui nous fait cruellement défaut.
Mais un phénomène récent vient perturber ce processus. Il s'agit de la publicité qui aide la grande distribution à vendre des produits dans le but de faire des bénéfices sans tenir compte des besoins réels des individus ni des effets néfastes de nombreux produits. Il est vrai que très souvent il est indiqué , en tout petit et très vite , « à consommer avec modération », « manger, bouger », éventuellement consulter un spécialiste » etc...
La sophistication des méthodes publicitaires est telle que la majorité des individus est manipulée comme des marionnettes et est entrain de perdre ces millénaires d'acquisitions.
Alain Vitiello
Mars 2016